APOPHIS 99942 : de 2029 à 2036

On se prépare à la chute d'un astéroïde ...











2029 : le passage d'Apophis


Pourquoi devrait-on se préparer à la chute d'un astéroïde ?

Si l'on s'en tient aux propos rassurants de la communauté scientifique, le risque est infime.

Alors pourquoi dépenser des millions d'euros (et de dollars) pour se préparer à une éventuelle collision ?

Ne devrait-on pas avoir peur du ridicule en relayant de telles informations ?

Pourtant, à la fin du mois d'avril 2019, les médias se sont fait l'écho d'une information restituée sous le titre :

"Comment la Terre se prépare à un impact avec un astéroïde"

Et ce ne sont pas quelques individus isolés qui se sont prêtés à ce scénario catastrophe ... mais 300 experts du monde entier réunis à Washington pendant une semaine pour travailler sur le scénario fictif d'une collision avec un astéroïde.

"Après un mois d'observation, l'annonce est officielle.

L'astéroïde 2019PDC a une probabilité sur 100 de rentrer en collision avec la Terre.

Depuis un mois, les astronomes observent ce corps céleste à 57 millions de kilomètres de notre planète, qui se déplace à une vitesse de 14 kilomètres par seconde et mesure entre 100 et 300 mètres de diamètre.

La collision est prévue pour 2027."

Ce scénario, totalement imaginaire, a servi à une simulation à grande échelle pour déterminer quelle pourrait être notre réaction en cas de pareille menace.

Près de 300 astronomes, scientifiques, ingénieurs et experts des situations d'urgence ont participé à cet exercice, raconté en direct sur Twitter par l'ESA (European Space Agency).

Une semaine de scénario catastrophe dans la banlieue de Washington ...

2036 : le retour d'Apophis

2036 : le retour d'Apophis

Le saviez-vous ?

Depuis 2013, c'est la quatrième fois que se déroule une telle simulation.

Car le risque est bien réel, comme l'a rappelé l'explosion dans l'atmosphère d'un météore en 2013 au-dessus de la ville russe de Tcheliabinsk.

Au total, les astronomes ont répertorié plus de 20 000 astéroïdes dont l'orbite pourrait les rapprocher à moins de 50 millions de kilomètres de la Terre, ce qui représenterait donc une menace.

Parmi les plus risqués, on trouve par exemple un rocher baptisé 2000SG344 : 50 mètres environ de diamètre, avec une probabilité sur 2096 qu'il s'écrase sur Terre d'ici 100 ans, selon l'ESA.

Si la plupart sont plus petits, 942 font plus d'un kilomètre, estime l'astronome Alan Harris, sans compter quelques gros astéroïdes qui se "cacheraient" encore probablement dans le ciel.

Selon les experts réunis à Washington, face à une telle menace, la première mission serait de pointer les télescopes vers l'astéroïde pour en dresser un portrait-robot précis.

L'objectif est de déterminer le plus rapidement possible la trajectoire de cet astéroïde, tenter de savoir à quel moment aura lieu l'impact et évaluer avec précision sa masse, sa taille et sa composition.

En fonction des informations récoltées, le choix semble simple : tenter de dévier le corps céleste ou tout simplement évacuer la zone d'impact.

Selon Detlef Koschny, co-directeur du bureau de défense planétaire de l'Agence spatiale européenne, on pourrait prédire le pays d'impact deux semaines avant la collision.

Et quelques jours avant, la précision serait de quelques centaines de kilomètres.

Avec un objet mesurant moins de 50 mètres de diamètre, ce serait la solution privilégiée.

Cependant, dans le scénario retenu pour l'exercice de cette année 2019, cette idée n'est pas envisageable vu la taille de l'objet céleste du scénario.

Les astronomes, ingénieurs et scientifiques ont donc travaillé sur plusieurs solutions pour éloigner l'astéroïde de la trajectoire de la Terre.

Si l'idée de faire exploser l'astéroïde comme dans Armageddon paraît la plus expéditive, elle est également dangereuse.

Les débris engendrés pourraient s'avérer tout aussi dangereux pour la Terre. L'idée est plutôt d'agir sur l'orbite de l'astéroïde.

L'Agence spatiale européenne doit participer à une toute autre expérience en 2022.

"La sonde américaine DART (Double Asteroid Redirect Test) s’écrasera sur le plus petit d’un système de deux astéroïdes appelé Didymos.

L’objectif principal est de dévier de manière mesurable l’orbite de l’astéroïde Didymoon, qui mesure 160 mètres de diamètre", explique sur le site de l'ESA Patrick Michel, directeur de recherche au CNRS, spécialiste des astéroïdes à l’Observatoire de la Côte d’Azur.

2036 : le retour d'Apophis

2036 : le retour d'Apophis

Qui payera ?

D'autres solutions sont également à l'étude.

Des scientifiques suggèrent ainsi de peindre en blanc une partie de l'astéroïde pour modifier la façon dont se réfléchit la lumière.

Les scientifiques et ingénieurs envisagent aussi de mettre en orbite un vaisseau autour d'un astéroïde qui agirait comme un "tracteur gravitationnel".

Mais ces méthodes pourraient prendre des années, voire des décennies pour être efficaces.

En attendant, sur Terre, un autre problème se pose : "Quelle serait l'autorité décisionnaire?", se demande Romana Kofler, du bureau des affaires spatiales de l'ONU, alors que "le consensus a été jusqu'à présent de ne pas répondre à cette question".

Si le Conseil de sécurité de l'ONU sera sûrement saisi, rien n'indique que tous les pays participeraient à l'effort s'ils ne sont pas concernés par l'impact d'un caillou céleste.

"Une menace venue de l'espace ne fait pas de distinction entre les religions, les cultures, les races ou les sexes.

Je pense que la conférence dédiée à la défense de la planète est un bon endroit pour commencer à unir le monde.

Ce n'est qu'en travaillant ensemble que nous pourrons commencer à lutter contre les menaces mondiales", a rappelé à la tribune Harel Ben-Ami, de l'agence spatiale israélienne, lors du premier jour d'exercice.

(source : Benjamin Rieth pour BFMTV)

< < < Retour au menu < < < APOPHIS 6 > > > Une simulation s'achève par la destruction de New-York