APOPHIS 99942 : de 2029 à 2036

Tsunami ou hiver nucléaire ?












2029 : le passage d'Apophis

La chute de l'astéroïde Apophis aurait des effets dévastateurs.

S'il touchait l'océan, Apophis le destructeur provoquerait un tsunami gigantesque.

En Californie, par exemple, les simulations publiées sur le site The Planetary Society ont évalué la vague qui déferlerait à 100 km/heure sur les mégapoles littorales à 17 mètres de hauteur, atteignant le 4ème étage des immeubles.

S'il percutait le sol, il susciterait des dégâts considérables dans un rayon pouvant dépasser plusieurs centaines de kilomètres, l'équivalent de la France ou de l'Espagne, et tuerait plusieurs millions d'habitants dans des zones à forte densité.

Les astrophysiciens estiment qu’un corps heurtant la Terre creuse un cratère dont le diamètre représente 20 fois sa taille et la profondeur est égale au double de celle-ci.

Ainsi avec 325 mètres, le cratère occasionné par Apophis pourrait mesurer plus de 6 kilomètres de diamètre et près de 700 mètres de profondeur.

La poussière libérée dans l'atmosphère générerait un hiver nucléaire (au moins dans l'hémisphère touché) qui pourrait durer plusieurs mois.

Parmi les solutions envisagées pour éliminer ce visiteur indésirable, certains n'ont pas manqué de préconiser sa désintégration par des charges nucléaires, comme la NASA dans un rapport s'inspirant peut-être des films de science-fiction.

Mais la multiplication des fragments pourrait augmenter considérablement les dégâts pour notre planète.

Deux astronautes américains ont proposé de positionner un vaisseau spatial à proximité immédiate d'Apophis au moyen de moteurs fonctionnant à l'énergie solaire.

Selon eux, la force d'attraction entre les deux objets suffirait à dévier l'astéroïde de quelques centaines de mètres afin qu'il modifie sa trajectoire avant 2029.

D'autres solutions ont été envisagées, notamment celle utilisant des miroirs gonflables pour diriger le flux solaire vers l'astéroïde ; ou l'échauffement de sa surface par rayons laser, afin de vaporiser ses roches et déclencher une poussée.

L'ancien astronaute Russell Schweikart a dessiné sur un planisphère une courbe rouge.

C'est sur un point de cette courbe, qui part du nord de la mer Noire, traverse toute la Russie, le Pacifique, descend vers l'Amérique centrale puis poursuit vers l'Atlantique avant de s'achever en Afrique, qu'Apophis serait susceptible de s'écraser.

Il a soutenu l'une des solutions, couramment envisagée, d'envoyer un vaisseau à la rencontre du géocroiseur, afin de le dévier de son orbite : "On choisit alors en réalité de le faire arriver plus tôt, ou plus tard, à son point de rencontre avec la Terre", explique M. Schweikart.

"Or cela équivaut à déplacer la probabilité de collision d'un côté ou d'un autre du couloir d'impact."

En essayant de ralentir sa course, on pourrait tenter de faire passer Apophis après la Terre, mais la probabilité de collision serait alors plus forte sur la Russie ...

Dans le cas contraire, c'est plutôt du côté de l'Atlantique et de l'Afrique que la menace résiduelle se concentrerait. Comment choisir ?

Mais cette trajectoire a été revue depuis et l'on pense qu'il survolera d'abord l'Australie pour disparaître au-dessus des États-Unis d’Amérique, suivant un tracé qui irait de l’océan Indien au Pacifique.

"Ce n'est pas à la NASA ni aux Etats-Unis de choisir, c'est au monde !", a déclaré l'ancien astronaute.

Certains ont préconisé de ne rien faire, comme Paul Chodas, l'un des responsables du NEO à la Nasa, estimant qu'intervenir sur Apophis, alors qu'il ne présenterait aucun danger à court terme, pourrait "faire empirer les choses, en augmentant la probabilité d'un impact au cas où la mission se passe mal".

Ne rien faire ... il semble bien qu'il soit le mieux écouté !

2036 : le retour d'Apophis

2029 : le passage d'Apophis

Les Russes ne sont pas restés silencieux à ce sujet.

Sans vouloir alarmer inutilement les foules, l'Agence RIA Novosti a terminé l'année 2009 en communiquant dans des termes relativement inquiétants.

Les savants russes ont sérieusement envisagé que l'astéroïde Apophis puisse heurter la Terre au cours de son passage attendu en 2036, "la collision pouvant provoquer un désert de la taille de la France."

Anatoli Perminov, directeur de l'Agence spatiale fédérale russe, a déclaré : "Mieux vaut dépenser quelques millions de dollars pour créer un système permettant de prévenir une collision que d'attendre qu'elle se produise en entraînant la mort de milliers de personnes."

Quel système était envisagé par les russes ?

Peut-être la construction d'un engin capable de détourner la trajectoire du gigantesque caillou.

Mais les déclarations de Perminov pouvaient aussi avoir pour principal objectif d'obtenir des crédits supplémentaires sans nécessairement vouloir les affecter sur un projet Apophis.

Début 2012, c'est l'envoi d'une sonde ou d'un satellite qui était envisagé. Les représentants de l'agence spatiale Roskosmos ont estimé qu'en 2036 l'astéroïde Apophis pourrait entrer en collision avec la Terre et provoquer des destructions plus importantes que l'événement de Toungouska (Sibérie en 1908).

Cela ressort d'un rapport de Vitali Davydov, vice-directeur de l'agence Roskosmos, présenté à Moscou lors de la conférence scientifique sur les « Intérêts nationaux de la Russie dans le contexte de la sécurité globale » organisée par le Conseil de sécurité de Russie.

Cependant, l'effet du rayonnement solaire sur l'orbite de l'astéroïde Apophis pourrait prévenir sa collision avec la Terre en 2036, déclarait un collaborateur de l'Institut d'astronomie de l'Académie des sciences lors du 7ème congrès aérospatial international (en août 2012).

Les astronomes russes ont par ailleurs estimé que le calcul de son orbite n'aurait pas pris en considération « l'effet Yarkovski » qui peut se traduire par un changement d'orbite du corps qui tourne autour de son axe sous l'effet du rayonnement solaire.

Ceci pourrait sensiblement changer la direction du déplacement d'Apophis.

Ils en concluaient que "la possibilité de la collision entre la Terre et Apophis en 2036 est minime."

Mais s'il percute la Terre, la probabilité d'impact d'Apophis sur le territoire de la Russie reste élevée. On aurait même affiné le moment de l'évènement lors de son passage du 13 avril 2029 : à 6 heures 36 minutes (heure française).

Aussi, des scientifiques russes persistent à rechercher des solutions pour protéger la planète de la catastrophe. Ils veulent étudier en détail cet ennemi potentiel !

Les astronomes sont confrontés à un autre problème.

Bien qu’Aphophis soit l’astéroïde connu le plus menaçant pour la Terre, on n’a aucune certitude sur sa nature et sa composition.

Des informations qu'il serait nécessaire de connaître en cas de trajectoire de collision avérée, pour protéger la Terre, sans quoi les scénarios de missions à l’étude risquent d’être inadaptés.

A moins que l'on décide d’envoyer sur le corps céleste un tracteur gravitationnel.

L’appareil permettrait d'étudier le comportement de l’astéroïde.

Une autre proposition consiste à installer un radiophare sur l'astéroïde Apophis afin d’observer sa trajectoire.

Un vaisseau spatial atteindrait la surface de l'astéroïde pour y installer le radiophare dans le but d'effectuer des calculs balistiques.

Ces missions étaient envisagées à l'horizon 2020 ... mais que sont devenus ces projets ?

2036 : le retour d'Apophis


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